Comportement du chat
Il y a environ 66 millions d'humains en France métropolitaine et 11,41 millions de chats. Une population féline qui augmente à hauteur de 200 000 chats par an. *A peu près deux foyers sur trois cohabitent avec un animal domestique. Parmi eux, 27% possèdent au moins un chat.*
Ils sont donc de plus en plus présents dans notre cohabitation. Il a sa place parmi nous mais est-ce la bonne ?
Il n'est pas toujours évident de correctement interagir ou communiquer avec son animal. Il est difficile d'interpréter avec justesse le comportement et les signaux de celui-ci pour se faire comprendre.
Pourquoi ?
Il cohabite avec nous mais...Un chat n'est pas un humain. Ce n'est pas un enfant, ni un bébé, encore moins une peluche qui remplace le doudou de notre enfance !
Je sais. Je n'apprends rien. J'enfonce une porte déjà ouverte. Cependant. Il faut le reconnaître. Cette évidence est, malgré tout, souvent négligée. Ne parlons-nous pas avec lui, en expliquant les tenants et aboutissants de ceci ou cela ? Comme si c'était un humain.
Ou, pour montrer au chaton que son comportement ne plaît pas, n'est-il pas régulier qu'il reçoive une petite tape sur la truffe pour « faire comme sa maman et qu'il comprenne bien la situation » ?
C'est parce que cette différence est très souvent oubliée que des tensions apparaissent entre un humain et son chat. Dès lors rien ne va plus.
Obligeons-nous à prendre un peu de distance, à mieux connaître le chat, son chat.
Voici un rapide petit rappel de nos différences, pour aider à mieux comprendre, et appréhender autrement la cohabitation...
Après une gestation de 60 à 68 jours, ces petits êtres que sont les chatons, arrivent parmi les leurs et les humains. Ses besoins physiologiques sont différents des nôtres. Comme ses réactions et attitudes face à certains évènements ou devant certaines situations.
Parce qu'ils...
Ils ne voient pas comme nous. En tant que prédateurs, les chats ont une vision binoculaire (en 3d). Ils sont capables de déterminer avec précision les distances qui les séparent d'une « cible » avec une « mise au point » très rapide sur ce qu'ils fixent. L'homme saisit bien les couleurs. Le chat, lui, percevra mieux la vitesse et la luminosité d'un objet (c'est ainsi qu'il excelle pour se repérer dans le presque noir). Le chat appréhende avec plus de netteté un élément en mouvement que fixe.
Parce qu'ils...
Ils n'entendent pas comme nous. Nos oreilles ont 6 muscles ! Ce petit organe est surprenant ! L'homme a 6 muscles dans son oreille !! En réalité, ne nous extasions pas trop vite car pour les chats, il est question de 30 muscles qui, de plus, lui permettent de pouvoir les faire pivoter à 180° et d'une ouïe beaucoup plus pointue - entendant même les ultrasons - ... Quel champ d'action, incomparable au notre !
Parce qu'ils...
Ils ne sentent pas comme nous. Vous pensiez avoir eu votre lot de surprises en découvrant les aptitudes des chats quand à l'audition. Mais qu'en est-il du domaine olfactif ? Car il faut le reconnaître, ils nous surpassent largement ! Nos récepteurs olfactifs sont répartis sur environ 5 cm² ? Ceux du chat s'étalent sur 20 cm² ! Nous aurions environ 10 millions de cellules olfactives ? Pour le chat c'est 67 millions !!
A cela qu'est-il possible d'ajouter...Avons-nous seulement la moindre, l'infime idée de ce que le chat peut sentir au même endroit, au même instant que nous...? Quel monde perçoit-il que nous pouvons à peine imaginer ? De quoi nous faire rêver...Et mieux comprendre, aussi, que certains éléments de notre quotidien peuvent avoir un impact plus fort sur eux que sur nous...
Parce qu'ils...
Ils n'ont pas le même sens tactile que nous. Alors que nos pieds sont protégés par chaussettes, chaussures, parfois semelles supplémentaires etc., les chats sont en contact direct avec le sol. Munis de coussinets plantaires, ils sont plus sensibles aux textures, températures, à l'humidité, au mordant de la neige...Quand à leurs vibrisses (plus important qu'un simple poil), elles sont réactives au moindre déplacement d'air, d'obstacle ou autre.
Ces points ne sont qu'un aperçu de nos différences car il faut également se souvenir qu'un chat ne « goûte » pas comme nous où, cette fois, c'est l'homme qui possède une palette bien plus large - 9000 papilles gustatives contre 500 pour le chat.
Il y a également le « langage parlé » où, tandis que nous utilisons des mots, des phrases etc., le chat a des vocalises largement plus restreintes. Quand nous avons la possibilité de dire « stop » ou « non » devant quelque chose qui nous dérange, le chat ne peut que grogner, feuler, miauler, gronder... Il existe également tout ce système de communication utilisé par le chat tel que les dépôts d'odeurs, les griffades etc. Nous sommes tellement différents sur tant de points...
Ce n'est donc pas parce que l'humain ne voit ou ne ressent rien qu'il n'y a rien.
En conclusion
Ce qui pourrait être qualifié comme une évidence pour l'humain a de fortes chances d'être une évidence totalement autre pour le chat. Avec autant de différences, il est aisé de comprendre pourquoi la communication peut s'avérer compliquée voire impossible. Pourquoi elle peut partir sur de mauvaises bases créant des situations tellement difficiles que l'on doute qu'il existe une solution. Difficultés accrues si l'on considère toutes les idées reçues, les informations piochées sur internet, les conseils d'amis, de la famille, des voisins qui noient et envahissent le quotidien...
Ce qui pourrait, alors, être considéré comme un acte de vengeance, de colère, de jalousie, de méchanceté, d'irrespect... est sans doute l'expression d'un mal-être, de douloureuses tensions, d'une souffrance, d'une crainte, d'un besoin physiologique non respecté... du chat.
Heureusement. Rien n'est perdu. Tout est à faire et à réussir. Il suffit de mettre des actions adaptées en bonne place. Je suis là pour ça.
